LOSS
« Les morts ne sont morts que si on les enterre. Sinon ils travaillent pour nous, ils terminent autrement ce pourquoi ils étaient faits. Nous devons les accompagner et les aider à nous accompagner, dans un va et vient dynamique, chaud et éblouissant »
Vinciane Desprets, Au bonheur des morts
Loss Perte en Anglais
Loss c’est prendre soin de nos fictions, de nos fantasmes. Surtout prendre soin de nos morts, de l’absence.
Loss c’est l’histoire d’un adolescent, Rudy qui se tue et c’est l’histoire de ceux qui restent en refusant l’injonction du deuil comme obligation d’oubli.
Qu’est ce que tu fais toi de tes morts?
Comment tu vis avec?
Est ce que tu prends soin d’eux?
Tu parles à tes morts toi?
Et eux est ce qu’ils te parlent?
Tes morts à toi est ce qu’ils sont vivants?
Loss c’est l’histoire d’un garçon de 17 ans, Rudy, élève de terminale qui, un matin, quitte son cours d’anglais, sort de son lycée, demande une cigarette, va à la gare et se jette sous le premier train qui passe.
Ce sera pour ses proches, l’histoire de ce deuil. De leur volonté farouche à le garder vivant.
Nous vivons aujourd’hui dans une société qui par souci de survie a proscrit la signification tragique. Aujourd’hui, la maladie, la folie, la mort sont des choses tabous ou alors on les accepte mais pas trop longtemps et pas trop près.
Je ne sais plus où j’ai lu que la civilisation serait née à partir du moment où l’homme a décrété qu’il fallait enterrer son semblable parce que voir la mort, y être confronté, l’avoir devant soi, ça menace la tranquillité des vivants.
Dans Loss, on est face à une famille qui refuse le travail de deuil; par travail de deuil j’entends l’injonction à apprendre à vivre sans.
Eux, ils n’enterrent pas leur mort. Ils déterrent.
Est ce que le travail du deuil doit être réduit à apprendre a vivre sans? Pourquoi le seul destin des morts serait leur inexistence?
Si on lisait ça dans du théâtre antique, dans de la mythologie, ça nous choquerait pas et moi ce qui m’intéresse, c’est de ramener ça: ces sentiments exacerbés, ces « trop », ce jusqu’au boutisme, cette obstination qui explose tout conformisme attendu, voulu par une société qui lisse, qui se surprotège. Je veux ramener des héros, des héroïnes, grecques, mythologiques dans nos appartements d’aujourd’hui.
Je crois que mon théâtre d’une certaine manière au tout cas pour celui la et celui d’avant c’est de faire de faire un zoom sur des personnes à priori banales pour aller trouver le surhumain qui aujourd’hui serait qualifier de folie mais qu’on trouve incroyable dans nos histoires antiques aujourd’hui la majorité des héros et héroïnes grecques serait dans un asile.
Mon théâtre parle de personnes, qui, par nécessité impérieuse à un moment, décide d’aller au bout de ce qu’elles ressentent. Nous, ces idées nous traverseraient sûrement, mais on les tempèrent parce qu’on nous dit que c’est impossible. Eux ils poussent leurs désirs et leurs besoins jusqu’au bout.
Donc cette famille Guyomard va réinvoquer la présence de leur enfant, de leur frère, par le biais de la petite amie qui prendra la place du fils disparu en mettant ses vêtements, en se mettant dans ses places. Elle, elle l’attend. Sûre qu’il reviendra.
Vinciane Desprets, Au bonheur des morts
Loss Perte en Anglais
Loss c’est prendre soin de nos fictions, de nos fantasmes. Surtout prendre soin de nos morts, de l’absence.
Loss c’est l’histoire d’un adolescent, Rudy qui se tue et c’est l’histoire de ceux qui restent en refusant l’injonction du deuil comme obligation d’oubli.
Qu’est ce que tu fais toi de tes morts?
Comment tu vis avec?
Est ce que tu prends soin d’eux?
Tu parles à tes morts toi?
Et eux est ce qu’ils te parlent?
Tes morts à toi est ce qu’ils sont vivants?
Loss c’est l’histoire d’un garçon de 17 ans, Rudy, élève de terminale qui, un matin, quitte son cours d’anglais, sort de son lycée, demande une cigarette, va à la gare et se jette sous le premier train qui passe.
Ce sera pour ses proches, l’histoire de ce deuil. De leur volonté farouche à le garder vivant.
Nous vivons aujourd’hui dans une société qui par souci de survie a proscrit la signification tragique. Aujourd’hui, la maladie, la folie, la mort sont des choses tabous ou alors on les accepte mais pas trop longtemps et pas trop près.
Je ne sais plus où j’ai lu que la civilisation serait née à partir du moment où l’homme a décrété qu’il fallait enterrer son semblable parce que voir la mort, y être confronté, l’avoir devant soi, ça menace la tranquillité des vivants.
Dans Loss, on est face à une famille qui refuse le travail de deuil; par travail de deuil j’entends l’injonction à apprendre à vivre sans.
Eux, ils n’enterrent pas leur mort. Ils déterrent.
Est ce que le travail du deuil doit être réduit à apprendre a vivre sans? Pourquoi le seul destin des morts serait leur inexistence?
Si on lisait ça dans du théâtre antique, dans de la mythologie, ça nous choquerait pas et moi ce qui m’intéresse, c’est de ramener ça: ces sentiments exacerbés, ces « trop », ce jusqu’au boutisme, cette obstination qui explose tout conformisme attendu, voulu par une société qui lisse, qui se surprotège. Je veux ramener des héros, des héroïnes, grecques, mythologiques dans nos appartements d’aujourd’hui.
Je crois que mon théâtre d’une certaine manière au tout cas pour celui la et celui d’avant c’est de faire de faire un zoom sur des personnes à priori banales pour aller trouver le surhumain qui aujourd’hui serait qualifier de folie mais qu’on trouve incroyable dans nos histoires antiques aujourd’hui la majorité des héros et héroïnes grecques serait dans un asile.
Mon théâtre parle de personnes, qui, par nécessité impérieuse à un moment, décide d’aller au bout de ce qu’elles ressentent. Nous, ces idées nous traverseraient sûrement, mais on les tempèrent parce qu’on nous dit que c’est impossible. Eux ils poussent leurs désirs et leurs besoins jusqu’au bout.
Donc cette famille Guyomard va réinvoquer la présence de leur enfant, de leur frère, par le biais de la petite amie qui prendra la place du fils disparu en mettant ses vêtements, en se mettant dans ses places. Elle, elle l’attend. Sûre qu’il reviendra.
Noëmie Ksicova, Février 2020
Les Inrockuptibles / 05.03.2020 / Fabienne Arvers
La voix du nord / 02.03.2020 / Céline Beaufort
Mouvement / 03.2021 / Agnès Dopff
IO Gazette / 09.07.2021 / Pierre Lesquelen
SceneWeb / 25.07.2021 / Christophe Candoni
Toute la Culture / 22.07.2021 / Amélie Blaustein Niddam
L’oeil d’Olivier / 18.07.2021 / Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Libération / 20.07.2021 / Anne Diatkine
Les Inrocks / 15.07.2021 / Fabienne Arvers
Radio Campus Lorraine / 19.12.2022 / Camille Chagrot
L’hebdo du Vendredi / 19.01.2023 / Agathe Cède
WebThéâtre / 28.03.2023 / Corinne Denailles
Un fauteuil pour l’orchestre / 28.03.2023 / Denis Sanglard
La voix du nord / 02.03.2020 / Céline Beaufort
Mouvement / 03.2021 / Agnès Dopff
IO Gazette / 09.07.2021 / Pierre Lesquelen
SceneWeb / 25.07.2021 / Christophe Candoni
Toute la Culture / 22.07.2021 / Amélie Blaustein Niddam
L’oeil d’Olivier / 18.07.2021 / Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Libération / 20.07.2021 / Anne Diatkine
Les Inrocks / 15.07.2021 / Fabienne Arvers
Radio Campus Lorraine / 19.12.2022 / Camille Chagrot
L’hebdo du Vendredi / 19.01.2023 / Agathe Cède
WebThéâtre / 28.03.2023 / Corinne Denailles
Un fauteuil pour l’orchestre / 28.03.2023 / Denis Sanglard






























